• Gisants et anecdotes au Père Lachaise

    Gisant : Participe présent du verbe gésir : je gis, tu gis, il gît... Mais trêve de souvenirs scolaires et pédagogiques, il s'agit ici du substantif masculin : un gisant.
    Définition de chez Wiki :
    Sculpture funéraire de l'art chrétien représentant un personnage couché, vivant ou endormi, dans une attitude béate ou souriante. L'effigie était souvent placée sur le dessus d'un cénotaphe. Par extension, un gisant gravé ou sculpté sur une dalle funéraire peut également représenter l'effigie d'un grand personnage.
    On se permet d'ajouter que le personnage, loin d'être vivant ou endormi, est souvent représenté carrément mort !

    En 2011, M. et Mme Dudu ont visité le cimetière du Père Lachaise et en ont rapporté ces quelques photos (50% tout de notre cru) et deux anecdotes quelque peu... croustillantes.

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    Mais les deux plus célèbres gisants du Père Lachaise sont ceux de Félix Faure et de Victor Noir.

    Attention, les textes et les images ci-dessous ne sont pas recommandés aux yeux et aux oreilles chastes...

    Commençons par ce cher Félix :

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    "Il se voulait César, il finira Pompée." (d'après G. Clémenceau)

    Président de la République depuis quatre ans, Félix Faure a pris une maîtresse comme tout bon Français de sexe mâle. Il s'agit de Marguerite Steinheil, 26 ans, qui change d'amant comme de chapeau. Son mari, le peintre Steinheil, qui poursuit ses propres amours, ne trouve rien à y redire. Au contraire même, puisque la nouvelle "relation" de son épouse lui vaut plusieurs commandes officielles. Comme cela, tout le monde y trouve son compte.

    Félix Faure a pris l'habitude de faire venir Mme S. au palais de l'Élysée à chaque fois qu'il a besoin d'une séance de relaxation. Rien de plus déstressant qu'une petite turlutte de stagiaire ou de comédienne... Bref, en se levant le 16 février 1899, Félix fait porter un mot à sa maîtresse pour lui dire qu'il la recevra avec plaisir à 17 heures, après ses dernières obligations. La journée passe à toute vitesse. Le président s'apprête à accueillir sa visiteuse dans le salon bleu. Mais avant de la faire introduire, il prend une petite précaution pour ne pas se retrouver le drapeau en berne au moment fatal. C'est qu'il n'est plus un perdreau de l'année. Il affiche 58 ans, soit 29 de plus que sa maîtresse. Faute de Viagra, il avale un excitant. Il est prêt à la recevoir. L'huissier fait entrer la ravissante Mme Steinheil. Il n'y a pas de temps à perdre. Elle ouvre son corsage pour lui offrir sa magnifique poitrine.

    Marguerite va droit au but. Restant silencieuse, car son papa lui a appris à ne pas parler la bouche pleine, elle sent soudain la main de son amant se crisper sur sa tête. Elle s'apprête à interrompre sa prestation quand il se met à crier : "J'étouffe ! J'étouffe ! Je n'y vois plus !" Elle le libère, se relève, le voit s'effondrer, s'affole. Elle sonne les domestiques avant de s'enfuir par un escalier dérobé sans même prendre le temps de se rhabiller entièrement. Parvenue dans la rue de Marigny, Marguerite hèle un fiacre, le torse encore nu sous sa jaquette. Pendant ce temps, les employés de l'Élysée découvrent le président allongé en pleine crise sur le divan. Le médecin qui accourt est impuissant à le sauver. Vers 10 heures, il meurt d'une congestion cérébrale, comme on dit à l'époque. Lorsque le prêtre mandé pour lui administrer les derniers sacrements se présente, quelques heures plus tard, il demande à un garde du palais : "Le président a-t-il encore sa connaissance ?" s'attirant la réponse mythique : "Non, elle vient de s'enfuir par l'escalier de service."

    La nouvelle de la mort de Félix Faure se répand rapidement. Le Journal du peuple écrit qu'il est mort d'avoir trop "sacrifié à Vénus". Tout Paris comprend l'allusion. Les journalistes, apprenant que le président est décédé durant une fellation prodiguée par sa maîtresse Mme S., surnomment celle-ci "la Pompe funèbre". Le sobriquet fait fureur. Cette réputation attire même à la belle de nouveaux amants, parmi lesquels Aristide Briand et le roi du Cambodge.

    La fin de Marguerite est moins glorieuse que son entrée dans le monde. Le 30 mai 1908, elle est retrouvée ligotée et bâillonnée dans son lit. Son époux a été étranglé et sa mère est morte d'une crise cardiaque. Soupçonnée d'être l'instigatrice du crime de son mari, elle est cependant acquittée. Elle épousera ultérieurement un baron anglais et s'éteindra à 85 ans, on ne l'invente pas... dans le Sussex.

    (Article de F. Léwino dans le Point... Dudu n'aurait jamais pu écrire un texte aussi osé !)

     

    Poursuivons avec Victor, LA vedette du Père Lachaise !

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    La légende veut qu’en frottant le gisant, surtout à l’endroit du sexe, on recouvre fécondité ou virilité. L’étude s’attache à montrer quelles transformations fonctionnelles a connu le gisant de Victor Noir depuis son inauguration jusqu’à nos jours. Le culte originel est politique: journaliste d’opposition, Victor Noir est tué le 10 janvier 1870 lors d’une altercation avec le prince Pierre Bonaparte, cousin de Napoléon III; ses obsèques réunissent plus de cent mille personnes; il devient le symbole de la répression de l’Empire face à la lutte pour la liberté. Le sculpteur républicain Jules Dalou édifie à sa mémoire, en 1891, un gisant de bronze. Dans le courant du xxe siècle, sa tombe acquiert progressivement des connotations et des vertus érotiques: un culte sexuel se substitue définitivement au culte politique à partir des années soixante.

    Ajoutons que,vu le lustrage du nez, de la bouche, du menton et des pointes de pieds du gisant, il semble que d'autres parties de ce bronze aient des vertus spéciales...


    Terminons avec un des plus beaux gisants du Père Lachaise, celui de M. Arbelot, un architecte qui repose avec son épouse sous un curieux et émouvant monument représentant un gisant tenant dans ses mains le visage de sa compagne.
    L'épitaphe écrite sur le devant du tombeau a été ajoutée par Gisants et anecdotes au Père Lachaise sur la photo.
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