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Le cimetière chinois de Nolette
* Comme d'hab', les images "tout de mon cru" de cet article peuvent être agrandies en leur cliquant dessus...
Ce cimetière civil, entretenu par la Commonwealth War Graves Commission, est situé en Baie de Somme ; dans l'arrière pays, entre St-Valery-sur-Somme et Le Crotoy, près de Noyelles-sur-Mer, dans le petit village de Nolette.Dans cette petite nécropole, au beau milieu des prés et des champs, reposent les corps de 842 Chinois qui décédèrent de maladie à l'hôpital du "Native Labour", ambulance située près de l'important camp de Noyelles-sur-Mer ; une base arrière des forces militaires et logistiques britanniques.
Ces hommes de peine, tout droit venus des colonies anglaises, ont été amenés sur le théâtre des opérations en France, parfois après avoir vécu de pénibles conditions de voyage par la mer ; parfois traité comme du simple bétail.
Ces Asiatiques constituent, par leur importance, le premier grand flux migratoire en France.
Ces coolies furent recrutés, par l'armée britannique, et, avec l'accord des autorités chinoises, dans le cadre du Corps de travailleurs chinois, pour des tâches civiles à l'arrière du front. Certains, cependant, connaîtront les zones de combat et la mort.Outre leurs conditions de vie peu enviables, ces ouvriers avaient pour interdiction de se mêler à la population civile du lieu où ils étaient affectés à des tâches... souvent ingrates et rudes ; parfois utilisés comme ouvriers dans des usines d'armement ou des poudreries (Bourges)...
Le "Corps de travailleurs chinois" passera d'un effectif de 54.000 hommes, fin 1917, à près de 100.000 en 1918-19. Le plus gros du contingent sera encore employé en France au moment de l'Armistice. Quelques 2 à 3 000 Chinois demeureront là, la paix retrouvée...
Beaucoup des hommes enterrés dans ce cimetière de Noyelles, à la mode chinoise, sont morts de maladie. Certains à cause de la grande épidémie de choléra ; d'autres de la tuberculose, ou encore de la grippe espagnole, cette pandémie qui frappa indistinctement militaires et civils entre 1918 et 1919.En totale infraction au regard de ce que prévoyait leur contrat de travail, certains coolies furent tués sur le front durant les hostilités (lors du transport de marchandises, de munitions, de nourriture ou employés à la construction d'ouvrages de tranchées, de voies ferrées...). D'autres, après l'Armistice, connaîtront le même sort durant les travaux d'assainissement des terrains ayant servi lors des combats (tranchées, sapes, bunkers et autres gourbis...) ou lors d'opérations de déminage...
Extraits des registres mis à la disposition des visiteurs
Le site est caractérisé par le portail d'entrée, les inscriptions sur les tombes et les essences d'arbres (pins, cèdres...) qu'on ne rencontre pas dans les autres cimetières du Commonwealth ainsi que par l'absence de croix du Sacrifice et de pierre du Souvenir.Les tombes de ce cimetière sont constituées de 849 stèles en marbre blanc, avec sur chacune d'elles gravée une inscription en anglais « Faithful unto Death » ou « Though dead he still liveth » ou encore « A good reputation endures for ever » ainsi que des idéogrammes chinois et parfois, très rarement, le nom en anglais ou le matricule du défunt.
Le porche monumental et le mur de l'entrée tiennent lieu de mémorial pour la quarantaine de Chinois morts sur terre ou sur mer sans tombes connues.
Des statues de lions offerts par la République Populaire de Chine sont situées, non loin de la nécropole, à l'entrée de la rue qui mène au cimetière de Nolette.
La Commonwealth War Graves Commission maintient en état, depuis plus d'un siècle, ce lieu qui constitue le plus grand cimetière chinois d'Europe.
Tags : cimetière, nolette, noyelles sur mer, cimetière chinois, coolies, travailleurs chinois
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